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La Politique dans le Jeu Video

19/03/2016 by MrOut - Nos choix sont plus nous que nous.

La politique dans le jeu vidéoNul domaine n'échappe à une dimension politique. Le jeu vidéo ne fait pas exception à la règle. Quelques soit le domaine, on peut décréter que la politique ne nous intéresse pas et par conséquent ne pas y prêter attention. Quel que soit l'attitude que nous adoptons, on ne peut échapper aux répercussions que ces décisions prisent par autrui, et bien souvent par nous-mêmes, auront sur nos vies. Mais en avoir conscience, à notre humble niveau, n'en reste pas moins un pas dans la bonne direction. Cet édito propose d'explorer nos choix et leurs implications dans le domaine du jeu vidéo par le spectre des tarifs et des modèles économiques.

 

La Politique des prix

Avant l'émergence de l'Internet et des solutions de ventes dématérialisées, le prix d'un jeu vidéo 'neuf' se situait aux alentours des 60€. C'est d'ailleurs toujours le cas aujourd'hui pour une certaine gamme de produits culturels vendus en boite, sur PS4 et One plus particulièrement. Ce tarif représentait une certaine norme, une formalité, que certain studio peu scrupuleux tentent d'appliquer sans vergogne à une vente par téléchargement. C'est le cas d'Activision et d'Ubisoft, deux cas d'écoles, l'un avec la série Call of Duty et l'autre avec la série Assassin's Creed. 

Concevoir un jeu de grande envergure avec des modèles 3D et des effets spéciaux éblouissant coûte cher. Le problème ne se situe pas tellement dans le fait de dépenser 60€ que de dépenser 60€ dans un jeu qui est au final incomplet. Les extensions (add-on) existent depuis les années 1990 sur PC pour la bonne et simple raison que la plateforme le permettait. Aujourd'hui, ce système est également appliqué aux consoles. Les raisons de son émergence sont dues à la présence d'un disque dur et d'une connexion correcte. Ce n'est pas un mal en soit, mais comme toute évolution elle engendre inlassablement des dérives.  A la différence de la majorité des extensions/DLC d'aujourd'hui, les extensions des années 90' apportaient énormément de contenus. Je pense notamment à Warcraft 3 et son extension The Frozen Throne. Récemment, on peut citer CD Projekt Red avec The Witcher 3: Wild Hunt. La première partie de son extension, Hearts of Stone, ayant prouvé à la critique comme au public que créer une extension honnête et généreuse ne relevait pas du domaine l'utopie. Le studio polonais persiste et signe avec ses DLC de moindres envergures en proposant gratuitement des éléments cosmétiques, qui sont vendus quelques euros chez le concurrence. Des studios comme Activision en revanche, semble trouver normal de vendre un jeu sorti il y'a près de 4 ans 99€ dans sa version complète en dématérialisé. Sans parler de Star Wars Battlefront et sa version dématérialisé e Ultimate vendue 119€.

La Politique des DLC

L'un de mes premiers chocs pour la vente de DLC vient d'une franchise incontournable sur PC pour les amateurs de stratégie et de gestion: Total War. Dans l'épisode Shogun 2, une option grisée a initié une forme de colère et d'incompréhension dans mon cœur de joueur:

Total War Shogun 2 - Blood Pack DLC

Ce jour-là, j'ai pris conscience de l'ampleur du problème. Dépenser une somme, si petite soit-elle, dans un effet payant sans aucune justification ajoutant de l'hémoglobine participait à une forme de détérioration du jeu vidéo. Acheter ce genre d'ineptie, c'est cautionner une forme dévoyé de ce que devrait être le 8e art: à savoir le transformer en art consumériste. Certains vont même jusqu'à adopter une approche encore plus agressive, comme c'est le cas de Dovetails et son Train Simulator 2016: un jeu recyclé sur les bases d'une ancienne version avec près de 4000€ de DLC, dont je vous parlais ici. Dans l'absolu, je ne dis pas qu'acheter un DLC est nécessairement mauvais. Mais comment justifier qu'un jeu vendu plein tarif soit amputé de contenu qui autrefois était inclus dans le jeu de base?

 

La Politique Free 2 P[l]ay

Le nouveau fléau du 21 e siècle, les modèles 'gratuit mais payant'. Si des jeux comme Path of Exile ou League of Legends sont remarquables dans cette catégorie, 95% des acteurs de ce segment font n'importe quoi. La ligne de fracture entre un bon modèle gratuit et un mauvais est simple à comprendre. Soit la boutique ne comporte que des éléments cosmétiques n'ayant aucune incidence sur le gameplay, dans ce cas le modèle vous respecte et doit être encouragé. Si la boutique comporte des éléments pouvant donner naissance à des guerriers du portefeuille ou bride les sessions de jeu par un système limitant vos parties, vous incitant par exemple à spammer vos amis pour récupérer un jeton, le modèle ne vous respecte pas et vous considère comme une vache à lait. Dans le cas de Candy Crush Saga et sa campagne de spam communautaire, le modèle vous incite même à pourrir de notifications votre cercle de connaissance, ce qui en dit long sur la considération que vous accordez à ce dernier.

Bien que cela paraisse difficile à croire, on peut faire encore pire que le pire des Pay2Win. Comment? C'est très simple. En appliquant un modèle économique inspiré du Pay2Win à un jeu payant. Cela reste rare en 2016, mais rien n'exclu que ce soit de plus en plus utilisé à l'avenir avec l'émergence des boutiques de micro-transactions dans des jeux vendus 60€. 

La Politique des exilés fiscaux

Depuis quelques années, un nouveau type de revendeur fait son essor dans la vente de jeu à des prix extrêmement bas. Il est peu probable que vous n'en ayez jamais entendu parler. G2A, Kinguin, Instant-Gaming: ces noms vous sont certainement familiers. Ils proposent des tarifs défiant toute concurrence. Ces prix flirtent plus du côté d'une liquidation judiciaire avec un "tout doit disparaitre" que d'une période de solde agressive. Et pour cause, les tarifs ne sont pas si bas par une  brillante gestion entrepreneuriale de ces entreprises. On retrouve dans ces prix principalement  deux cas de figures. Pour un jeu relativement récent, un jeu proposé a -50% chez un revendeur cité précédemment a tout simplement été acheté dans un pays ou le pouvoir d'achat est bien plus faible que dans un pays d'Europe de l'ouest, par exemple en Pologne. Ce dernier est ensuite revendu par via une plateforme Hongkongaise, qui est un paradis fiscal, à des joueurs occidentaux qui, au choix, ignorent l'existence de cet abus fiscal ou, plus grave, le font en toute connaissance de cause. Payer ses jeux moins chers est une chose. Participer à ce qui est certainement le plus grand fléau de l'économie moderne en est une autre. Qu'on en soit conscient ou non, acheter des produits culturels par ce genre d'entreprise est un choix politique.

La Politique de l'abus des promotions

Le deuxième cas de figure ne relève pas tellement d'un exil fiscal que d'un abus des promotions. Les jeux plus anciens peuvent se retrouver à des tarifs avoisinant les -90%. Des sociétés, parfois même des individus, achètent en masse des jeux via des soldes exceptionnelles comme le Humble Bundle, Bundle Stars et autres soldes Steam pour les vendre avec une légère majoration afin de dégager un bénéfice. Je parle souvent sur ce site des offres Humble Bundle. Ces offres sont agressives, c'est le moins qu'on puisse dire, mais elles restent limitées dans le temps. Profiter de ses offres limitées dans le temps pour acheter des téraoctets de clés CD est une perversion du système qui nuit principalement aux studios intermédiaires: ni géant ni indépendant. A l'instar des abus fiscaux, acheter un jeu sur un site comme G2A transite une certaine forme de message politique au secteur vidéoludique.

Le but de cet edito n'est pas créer de la culpabilité. J'ai bien conscience que dans la période d'austérité économique dans laquelle nous vivons, dépenser  X€  en moins pour un produit identique semble relever du bon sens. J'espère toutefois avoir éclairé dans une certaine mesure les causes  et les conséquences de vos choix dans vos dépenses vidéoludiques et que quelque soit le domaine, nos choix et nos décisions soutiennent une forme de conscience politique.


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